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Les experts internationaux en santé publique plaident en faveur du modèle suédois sans tabac pour sauver des vies : un plan pour une société sans tabac.

Des experts internationaux DE PREMIER PLAN en matière de santé publique ont exhorté les législateurs sud-africains à suivre l'exemple novateur que constitue l'objectif « Suède sans fumée » pour sauver la vie de millions de fumeurs.

Les experts ont tenu un séminaire à Johannesburg pour expliquer comment la Suède est en passe de passer sous la barre des 5 % de prévalence du tabagisme dans les prochains mois. C'est le niveau auquel un pays est considéré comme officiellement sans fumée.

Aucun autre pays membre de l'Union européenne ne semble près d'égaler ce résultat et aucun n'est même en passe d'y parvenir d'ici l'objectif de l'UE fixé à 2040, dans 17 ans.

Lors du séminaire, il a été expliqué que l'Afrique du Sud était encore plus à la traîne, avec un taux de tabagisme environ cinq fois supérieur à celui de la Suède.

« La réussite de la Suède mériterait d'être célébrée comme une révolution dans le domaine de la santé publique », a déclaré le Dr Delon Human, secrétaire général de l'African Harm Reduction Alliance (AHRA) (AHRA, Alliance africaine pour la réduction des risques). « Nous devrions tous être au sommet de la montagne pour crier " Victoire ! " et considérer la Suède comme le meilleur exemple à suivre. »

« Le but est de sauver des vies et d'améliorer la qualité de vie des fumeurs qui n'ont pas réussi à arrêter de fumer. La réduction des risques est leur porte de sortie, leur issue de secours. »

La stratégie innovante de la Suède pour réduire au minimum les effets nocifs du tabagisme et sauver des vies est décrite en détail dans un nouveau rapport intitulé The Swedish Experience: A roadmap for a smoke-free society (L'expérience suédoise : une feuille de route pour une société sans fumée), co-rédigé par le Dr Human et présenté lors du séminaire.

Selon le rapport, la démarche suédoise, fondée sur une association de méthodes de lutte antitabac et de stratégies de réduction des risques, pourrait permettre de sauver 3,5 millions de vies au cours de la prochaine décennie si d'autres pays de l'UE adoptaient des mesures similaires.

Mais les délégués ont appris que le projet de loi sur la lutte antitabac actuellement examiné par le Parlement sud-africain pourrait compromettre les espoirs de voir le pays devenir, lui aussi, un pays sans fumée dans un avenir proche.

Le Dr Derek Yach, consultant en santé mondiale et président-fondateur de la Fondation pour un monde sans fumée (Foundation for a Smoke-Free World), a mis en garde contre les propositions du projet de loi visant à réglementer les produits destinés à réduire les risques, tels que les cigarettes électroniques et les sachets de nicotine, au même titre que les cigarettes combustibles.

« Le fait de rester en retrait et d'accepter la mise sur un pied d'égalité des catégories " réduction des risques " et " combustibles " nous tirera en arrière », a-t-il déclaré. « Si dans quelques années nous faisons un bilan, il apparaîtra que nous avons, en fait, laissé passer l'occasion de sauver de très nombreuses vies.

En revanche, si nous parvenions à accélérer les mesures de réduction des risques, nous pourrions, en Afrique du Sud, éviter jusqu'à 500 000 décès liés au tabac avant 2060. »

Combinaison de la lutte antitabac et de la réduction des risques

Le modèle suédois combine les recommandations de la convention-cadre de l'OMS pour la lutte antitabac (CCLAT, en anglais Framework Convention on Tobacco Control, FCTC), notamment la réduction de l'offre et de la demande de tabac et l'interdiction de fumer dans certains lieux, mais il ajoute un élément important : l'acceptation des produits sans fumée, tels que les produits de vapotage et les sachets oraux, en tant qu'alternatives moins nocives aux cigarettes traditionnelles.

« Chez les fumeurs adultes, il est fortement recommandé d'opter pour des produits de substitution non combustibles », a déclaré le Dr Kgosi Letlape, président de l'AHRA. « Là où les gouvernements ont autorisé ces produits de substitution dans leur environnement, le recours aux cigarettes combustibles a diminué, ce qui s'est traduit par des avantages pour la santé.

Là où nous devons nous inscrire en faux, c'est par rapport aux discours mensongers qui sont tenus sur le fait que les produits non combustibles n'ont aucun effet bénéfique sur la santé des fumeurs adultes. »

En matière de santé publique, avantages pour chacun et pour la société

Les avantages de la stratégie suédoise sont remarquables. Il y a seulement 15 ans, le taux de tabagisme dans le pays était supérieur de plus de 150 % à ce qu'il est aujourd'hui. Le pays affiche désormais le pourcentage de maladies liées au tabac le plus faible de l'UE et une incidence du cancer inférieure de 41 % à celle des autres pays européens.

« Il est de notre devoir de faire connaître les vérités qui ressortent de ces statistiques », a déclaré le Dr Anders Milton, autre auteur du rapport.

« Certaines personnes ont besoin du coup de fouet que leur offre la nicotine. Les produits destinés à la réduction des risques leur procurent le même effet sans mettre leur santé en péril. »

À propos du rapport

Ce rapport a été commandé par Health Diplomats, une organisation internationale qui s'efforce d'améliorer l'accès aux soins de santé, ainsi que d'encourager l'innovation et le recours à la réduction des risques pour minimiser l'impact négatif de l'alcool, de la nourriture, de la nicotine et des drogues.

L'intégralité du rapport est disponible ici.

Quelques-unes des conclusions et des suggestions du rapport concernant la mise en œuvre dans d'autres pays.

1: Reconnaître que l'utilisation de produits sans fumée est nettement moins nocive que le tabagisme. Encourager les fumeurs à passer de la cigarette à des alternatives moins nocives.

  1. Fournir des informations basées sur des faits. Il est évident qu'aucun produit du tabac n'est sans risque. Mais, par exemple, les cigarettes électroniques sont 95 % moins nocives que les cigarettes. Il est évidemment préférable pour un fumeur de passer des cigarettes ordinaires aux cigarettes électroniques, même si le risque zéro est exclu.

  2. Élaborer des politiques visant à rendre les alternatives sans fumée plus accessibles que les cigarettes. Par exemple, une différenciation des taxes qui, sur le plan financier, inciterait les fumeurs à abandonner les cigarettes au profit d'alternatives moins nocives.

À propos des auteurs du rapport :

Dr Anders Milton, ancien président de l'Association médicale suédoise, de la Croix-Rouge suédoise et de l'Association Médicale Mondiale.

Dr Delon Human, médecin spécialisé dans les questions de santé publique mondiale. Ancien conseiller en matière de santé publique, notamment auprès de trois directeurs généraux de l'OMS et du secrétaire général des Nations unies.

Prof. Karl Fagerström, maître de conférences et expert internationalement reconnu dans le domaine de la recherche sur les addictions et le sevrage tabagique.

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